En lecture, je crois que j'ai toujours dévoré tout ce qui pouvait me tomber sous la main. Sous les yeux pourrais-je dire. C'est bien simple : soit je travaille, soit je dors... soit je lis.
Petite fille, je lisais en voiture : Regarde la route, me disait-on, tu vas être malade ! Malade ? Non, absolument pas ! Absorbée dans mes pages, je ne voyais pas le temps passer et j'arrivais souvent sans m'être rendue compte que nous étions partis. J'en ai gardé longtemps de grosses lacunes en géographie. Le trajet Nimes-Nantes se résumant pour moi à 700 pages !
En train c'était moins évident. Nous étions nombreux et pas moyen d'emmener chacun notre livre. Alors je lisais les étiquettes des bagages, les journaux qu'il arrivait que les voyageurs oublient sur les banquettes et les panonceaux dans les compartiments. Lisant les mêmes mots jusqu'à l'étourdissement.
"E pericoloso sporgersi" est la première phrase que j'ai apprise en Italien ! Cette phrase indiquait au voyageur qu'il était dangereux, mais pas interdit, de se pencher au dehors, du moins en italien et en anglais, car en français et en allemand "ne pas" ou "nicht" donnaient quand même une notion de défense. Cela date d'un temps où les wagons avaient encore des fenêtres qu'il était possible d'ouvrir et non des hublots ! La question ne se pose plus. Je n'invente rien car toutes ces lectures sur place que je faisais, étaient commentées et développées par mes parents et cette subtile distinction entre les langues m'a été inculquée par mon père. Je ne vois pas comment les enfants d'aujourd'hui le nez dans leur game-boy... mais j'ai déjà évoqué le sujet ici
Mon père travaillait à la SNCF, c'est dire si nous voyagions souvent et j'en ai gardé le goût des voyages et du dépaysement...en plus de la lecture. Et si j'adore les récits de voyages, j'essaie de grouper mes lectures par thème, quand je dis, j'essaie de grouper cela se fait presque à mon insu. Et cette année donc, c'est l'Italie. Pourquoi l'Italie ? Soleil, lumière, et sans doute un livre sur Léonard de Vinci :"Itinéraire et lignes d'ombres"
Toujours étant que cette année, je rêve d'Italie. J'y suis allée plusieurs fois et toujours avec le même émerveillement.
Alors je fouine dans la médiathèque à la recherche d'auteurs Italiens : Dino Buzzati "le désert des tartares", j'attends encore qu'il se passe quelque chose, s'il doit se passer quelque chose, perchée sur ma redoute avec Drogo. Roman de l'attente et du renoncement, on ne peut pas quitter le livre avant d'avoir entrevu...mais quoi justement, je ne peux pas encore vous dire. Un grand livre d'un grand Auteur.
J'écume la librairie et je trouve Dominique Fernandez : "Pise 1951". Bon moi j'y étais en 1975 mais ça ne doit pas changer grand chose non ?
Je fonce sur un exemplaire d'Irvin Yalom : "Et Nietzsche a pleuré" Le livre m'a alléchée car il commence à Venise . Il part rapidement à Vienne mais comme on se laisse happer par l'histoire, le voyage est tout à fait prenant et agréablement instructif ! Il devrait m'amener à voyager les prochaines pages dans la philosographie, si tout se passe bien. Si tous les chemins mènent à Rome, il est bien évident que tous en reviennent aussi !
Donc je poursuis ma route en Italomanie et je vous envoie un peu de soleil :
Il est certainement "pericoloso sporgersi" de me pencher ainsi sur mes souvenirs et ces livres ne font qu'activer mon envie de soleil et de monuments romains !
A presto !