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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 17:28

Chaud,

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l'été permet de lire et de lire encore, dans les pièces ombrées pour garder la fraîcheur. On voit un tout petit bout de la cour à travers les volets juste un peu entrouverts. J'aime les petits bouts de, quelques feuillages, quelques barres entrecroisées, mais chut...c'est la sieste italienne !

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Italienne ?  Décidemment tout m'y ramène ! Je sors d'Exbrayat : "Les filles de Folignazzaro" :

Auriez-vous deviné qu'Exbrayat était un auteur gourmand ! J'ai passé mon temps de lecture à noter des recettes italiennes ! Que dites-vous de Polenta e Osei ?? Miam ! rien que le nom me met l'eau à la bouche, des grives ou cailles rôties en brochettes parsemées de sauge, sur de la polenta bien fondante ! (les brochettes de canard préparées de la même façon ne sont pas mal non plus ) !

Ou Insalata di versa ai semi di finocchio ! Autant le mot salade en français est bête à en être plat, autant insalata rempli la bouche à lui tout seul ! Il s'agit là, d'une salade de chou frisé, arrosée d'un petit filet d'huile d'olive et de vinaigne balsamique, parfumée avec des graines de fenouil. Honnêtement, je remplace le chou frisé par du chou pe-tsaï plus neutre en goût et en digestion, et je me régale. Car oui, je suis passée de la lecture à la pratique. Pour l'été ce plat est idéal.


Il n'y a que pour les dessert qu'Exbrayat n'est pas trop explicite. En fait ça m'arrange ! Pour l'instant je n'ai plus de four.

Charles Exbrayat devait aussi être assez fan d'Italie aussi car il a écrit beaucoup de roman ayant pour décor l'Italie. J'ai commencé une petite collection pleine de soleil ! Ca illuminera mon hiver.

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Entre deux expériences culinaires, j'ai trouvé un livre qui devrait plaire aux chineuses que vous êtes ? Rien que le titre ça va vous parler :

"Le dernier vide-grenier du Faith Bass Darling"  Hein que ça en jette ! Ce livre de Lynda Rutledge sous des dehors de fantaisie approche le sujet très sensible de la perception de souvenirs par chacun, à travers tous ces vieux objets auxquels on s'attache. Ces souvenirs qui surgissent quand on ne s'y attend pas et qui disparaissent de nos mémoires sans que l'on sache vraiment comment.

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Le 31 décembre 1999 Ruth Faith Darling décide d'organiser un vide-grenier sur la pelouse de sa maison de famille pleine de trésors. De rebondissements en rebondissement, l'histoire va nous faire découvrir tous les aspects des souvenirs et de leurs implications dans le déroulement de nos vies. Car qu'est-ce que vraiment un souvenir ?

Sur cette question hautement philosophique, je vous laisse car j'ai des convives qui attendent de déguster, hum, qu'est ce que j'ai prévu au menu déjà, aujourd'hui, moi ?

Buon appétito !


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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 18:25

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Deux livres de livre

 

J'ai ajouté pour vous une rubrique à ma liste d'articles. Car ce blog au début voulait surtout parler de livres et lectures. Je vais essayer de vous faire partager les livres que je viens de lire et que j'ai aimés. Avec ces deux titres, je commence bien en phase avec l'époque puisqu'on approche de la fête des mères.

Il n’est pas facile d’écrire sur sa mère. Quand elle est vivante on n’en ressent guère le besoin et lorsqu’elle ne l’est plus, écrire revient à se dépouiller d’un souvenir qui n’appartient qu’à nous. Et à ouvrir les mains pour que tous partagent.

Mais que vont-ils partager en fait, si ce n’est des échanges figés par l’écriture. Juste un côté du miroir, rien de l’autre pour nous dire que nous avons tort, si nous avons tort ; Rien de réel alors que le souvenir le voudrait rester. Très peu d’auteurs arrivent à faire passer cette valeur de l’échange dans leurs mots. Ces  deux-là y arrivent, très différemment :

-Jacqueline de Romilly  avec « Jeanne », un  livre écrit en 1977 un an après la mort de sa mère, mais publié selon sa volonté uniquement après la mort de l’auteur en 2010.

-Jacques Chessex avec « Pardon mère », publié en 2008 aussi après le décès de sa mère.

On connait de Jacqueline de Romilly la vie à succès  professionnels, 1ere femme professeur au collège de France, élue à l’académie française, helléniste renommée toute dévouée à sa vie intellectuelle.

Elle fut secondée dans les moindres moments par sa mère idéalisée, toujours gaie, dynamique et battante dans des circonstances dramatiques. Une mère totalement en symbiose avec sa fille, la guerre lui ayant enlevé son mari sa fille ayant 16 mois, lui ayant par la force des choses tout sacrifié et lui ayant transmis ce besoin de réussir sauf évidemment sa vie affective. Et bien que Jacqueline de Romilly en retour ait entouré sa mère de tous ses instants et de tous ses moyens, elle dit clairement dans son livre pudique et retenu de n’avoir pas été assez à l’écoute, assez attentive, assez présente.

Dans son récit du parcours de sa mère ressort bien la forte personnalité de l’auteur universitaire, analysant, décortiquant, un côté quasiment scientifique qui laisse transparaître la vision étonnante qu’a une enfant de sa mère et la place qu’elle a tenu dans sa vie. Elle raconte une vie de femme au début du siècle dernier et au fur et à mesure veut nous expliquer et découvre tout ce qu’elle ne sait pas, tout ce que ça mère lui a tu, aussi par pudeur probablement. Toute une époque où une mère a inventé un chemin maériel aisé à suivre pour sa fille, pour lui faciliter l'accès à l'univers intellectuel.

 

Je vous livre un extrait ? :


«  A vrai dire ce seuil de l’après-guerre, ce seuil de 1920 me semble avoir ouvert pour tous un monde entièrement nouveau. A partir de 1920, on peut parler de modes passées, de styles périmés, mais on compare des choses comparables. Du chapeau cloche au béret, des tuniques vagues aux petits jerseys, ce ne sont jamais que des variations qui périodiquement nous ramènent au point de départ. Mais pour nous rendre les longues jupes et les manches ajustées d’avant 1914, et les grands chapeaux et les dentelles et les pendules et les vases, et les lustres ou les bottines, ou les soupières, les chapeaux melon et les cannes, les lorgnons et les ombrelles, il faudrait un changement de civilisation désormais impensable. Il faudrait des femmes ne travaillant pas, des déplacements rares, du loisir, des classes sociales plus distinctes… En 1920 commence la période aujourd’hui démodée d’un âge cependant moderne. Et c’est pour cela que l’appartement de Jeanne fut le contraire de qu’avait été l’appartement bourgeois de son père… »

Jacques Chessex est lui un auteur plus littéraire  et plus charnel. Lauréat du prix Goncourt pour son livre l’Ogre, il annonce clairement la couleur : « Pardon Mère ». Il se décrit comme le mauvais fils, le rebelle, l’ingrat, le méchant.

Orphelin de père lui aussi, mais dans des circonstances différentes : son père s’est suicidé, Il nie il se débat. Il annonce d’emblée : «  Je n’ai jamais désiré le sexe de ma mère ».  Mais nous dit quelques pages plus loin : « car dans ma plus longue mémoire vrai réservoir du passé à retrouver, c’est toujours toi que je rencontrais, mère, je le sais clairement aujourd’hui, dans les bras, dans les corps, dans les soupirs des almées ».

Son livre n’est pas un récit. Il parle de lui, de ce qu’il ressent, sa profonde culpabilité de n’avoir pas été là au bon moment,  de n’avoir pas changé son comportement envers elle. Rebelle, il ne veut pas céder à la tentation de l’amour de sa mère, trop entier, il ne pourrait plus s’en défaire. Amour trop ! Trop fort, trop dominant, trop dévorant. Il nous confie un livre brûlant, à fleur de sentiments.

 

Vous en voulez un bout ?


-« Mère affaiblie, âgée au corps rapetissé, amaigri aux yeux qui perdent la vue. Et l’émotion si vulnérable, aucun moyen de résister, dans l’instant à des airs, des pans entiers de sa vie qu’ils rapportent mélancoliquement, tout ce non-dit de la musique, de jamais explicite, de suggéré nerveusement, de cordes qui se mettent à tremble, de défenses qui sautent, de secrets, de regrets qui remontent à la surface et font le bruit du désastre là om  l’on attendait le répit. Oui, de désastre, comme une misérable défaite du cœur, de la mémoire, de la volonté. Et terriblement saisie par les sons qui auraient du la combler ; et de force plongée, ma mère alors dans un accès d’intense tristesse qui me laissait désarmé, sans moyen de l’aider, sans recours aucun contre une si obscure et évidente hantise. Donc à la fin de sa vie, ma mère redoutait la musique et la refusait.. . »

Deux livres très différents par des auteurs très différents, qui pourraient être des livres de deuil et qui n’en sont pas par la vibration aimante qui résonne tout au long de leurs phrases. Car l’amour ne finit pas avec la mort. Il vit différemment.

Deux livres aussi qui me font penser à la phrase de Balzac

-"La mère qui laisse voir toute sa tendresse à ses enfants crée en eux l'ingratitude. L'ingratitude vient peut-être de l'impossibilité que l'on a de s'acquitter."


           Bonne lecture à tous !

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